La fête d’Aphrodisia (en grec ancien : Ἀφροδίσια) était une célébration annuelle en l’honneur de la déesse de l’amour et de la beauté, Aphrodite (en grec ancien : Ἀφροδίτη Πάνδημος), dans la Grèce antique. Elle se tenait dans plusieurs villes, mais était particulièrement importante en Attique et sur l’île de Chypre, où Aphrodite était vénérée avec une grande cérémonie. La fête avait lieu pendant le mois d’Hekatombaion, que les spécialistes situent approximativement de la troisième semaine de juillet à la troisième semaine d’août dans le calendrier grégorien.
Aphrodite était vénérée dans la plupart des villes de Chypre, ainsi qu’à Cythère, Sparte, Thèbes, Délos et Elis. Son temple le plus ancien se trouvait à Paphos. Des sources mentionnent explicitement des fêtes d’Aphrodisia à Corinthe et à Athènes, où de nombreuses prostituées célébraient pour honorer leur déesse protectrice. Bien qu’aucune source ne mentionne directement des fêtes d’Aphrodisia à Cythère, Thèbes ou Elis, il est probable qu’elles y avaient lieu, car Aphrodite Pandemos y était également vénérée selon des sources textuelles et iconographiques.
La fête d’Aphrodisia était l’une des cérémonies les plus importantes à Délos, bien que les détails de la célébration soient peu connus. Les inscriptions indiquent simplement que la fête nécessitait l’achat de cordes, de torches et de bois, dépenses courantes pour toutes les fêtes déliennes.
Les Rituels de la Fête d’Aphrodisia
Les rituels de la fête d’Aphrodisia sont bien documentés à travers l’iconographie et les textes anciens. Le premier rituel consistait à purifier le temple avec le sang d’une colombe, l’oiseau sacré d’Aphrodite. Ensuite, les fidèles portaient en procession les images sacrées de la déesse et de Peitho pour les laver. Le lien d’Aphrodite avec la mer, évoqué dans la Théogonie d’Hésiode où elle est décrite comme la « déesse née de l’écume », est bien établi.
Pendant la fête, les sacrifices sanglants étaient interdits afin de ne pas polluer l’autel avec le sang des victimes, généralement des chèvres mâles blanches. Cependant, le sang de la colombe sacrée utilisé au début du rituel pour purifier l’autel était une exception. Les fidèles offraient également du feu, des fleurs et de l’encens en plus des boucs vivants.
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Aphrodite Pandemos
Au IVe siècle avant J.-C., les philosophes attiques établissent une distinction entre deux aspects d’Aphrodite : Aphrodite Urania, déesse céleste représentant l’amour spirituel et transcendant, et Aphrodite Pandemos, déesse de l’amour terrestre et non spirituel. Le nom Aphrodite Pandemos, signifiant « commune à tout le peuple », indique que son influence s’étendait au-delà des plaisirs sensuels pour inclure l’harmonie civique et interpersonnelle. Elle unissait implicitement la population en un corps social et politique unique, promouvant la communion entre tous les peuples.
Le culte d’Aphrodite Pandemos à Athènes est attribué à Thésée, qui aurait fondé un sanctuaire dédié à Aphrodite et Peitho dans l’Agora pour remercier les déesses de leur aide dans l’unification des tribus dispersées de l’Attique en un seul corps politique et social, connu sous le nom de synoikismos (« habiter ensemble »). Peitho, déesse de la persuasion, était également vénérée lors de l’Aphrodisia attique.
Les préparatifs de la fête pouvaient inclure le sacrifice de colombes pour purifier le temple et l’autel, le lavage des statues, l’enduit de poix sur le toit du temple et l’acquisition d’un tissu pourpre. Certains chercheurs estiment que la fête se tenait le quatrième jour de l’Hekatombaion (mi-juillet à mi-août), marquant le début de la nouvelle année attique.
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